La restauration du lido du Jaï (étang du Bolmon) par des méthodes écologiques, simples et participatives
Page mise à jour le 09/02/2018
Créée le 15/03/2016
Créée le 15/03/2016
L'opération
Type d'ingénierie écologique | Restauration et réhabilitation |
Type de génie écologique |
Non renseigné |
Enjeux (eau, biodiversité, climat) | Continuité écologique Bon état des habitats Conservation d’espèces patrimoniales Contrôle des espèces invasives Elévation du niveau de la mer |
Début des travaux Fin des travaux |
décembre 2008 janvier 2013 |
Surface concernée par les travaux | 1.00 ha |
La zone humide dans la partie restaurée
Type de milieu (Ramsar) | J - Lagunes côtières saumâtres/salées |
Type de milieu (SDAGE) | Marais et lagunes côtiers |
Type hydrogéomorphologique | La restauration du lido du Jaï (étang du Bolmon) par des méthodes écologiques, simples et participatives |
Contexte réglementaire | Site du CELRL |
Autres |
Non concerné |
Loi |
Non concerné |
Références au titre des directives européennes
Rattachement à une Masse d'eau |
FRDT15C |
Référence du site Natura 2000 |
FR9301597
|
Localisation
Pays | France |
Bassins |
Rhône-Méditerranée |
Communes(s) |
CHATEAUNEUF-LES-MARTIGUES (13026) MARIGNANE (13054) |
Les objectifs du maître d'ouvrage
Restauration des habitats dunaires par le retour d’une végétation dense et riche sur les espaces piétinés du lido, et en restreignant son accès
Renforcement de la stabilité dunaire par le fascinage en utilisant des branchages de tamaris et de pins présents sur le site
Sensibiliser le public, de favoriser l’insertion sociale et d’aider les populations locales à s’approprier l’objectif de préservation du site
Le milieu et les pressions
Situé à la fois sur les communes de Châteauneuf-les-Martigues et Marignane, le lido du Jaï est une étroite bande sableuse de 6,5 km de long et de largeur moyenne de 200m (de 125 à 325 m). Orienté Sud-ouest Nord-est, il sépare l’Etang de Berre de l’Etang de Bolmon. Site naturel protégé, le Conservatoire du littoral est propriétaire de 720 ha composé de l’Etang du Bolmon et d’une partie du lido.
Formé sous l’influence des deux étangs, le lido s’est stabilisé depuis longtemps grâce à la couverture végétale qui fixe naturellement le sable et qui constitue naturellement un frein naturel à l’érosion du lido. La surface du lido sur sa partie sableuse est doublée si l’on ajoute celles des marais d’arrière dune.
La partie la plus centrale revêt le caractère naturel le plus visible du lido et en constitue un des principaux atouts paysagers. On y trouve l’association dunaire de Ammophiletum avec un cortège d’espèces psammophiles et des groupements palustres : phragmitaies, jonçaies, scirpaies et sansouires (IARE, 1996). Du nord vers le sud, le secteur du Jaï dans sa partie naturelle présente :
- une plage de plusieurs mètres de large
- une dune embryonnaire partiellement reconstituée en haut de plage
- une piste qui relie les deux extrémités du cordon
- une dune fossile (grise ou fixée) végétalisée
- une succession de biotopes humides en direction de Bolmon : marais temporaires, sansouïre, pelouses à Anthenis, pelouse pâturée…
- l’étang de Bolmon
Une quinzaine d’habitats naturels sont représentés, à la fois dunaires, et lagunaires.
La richesse floristique du cordon du Jaï principalement due à la juxtaposition de ces différents habitats sur une petite surface, est cependant menacée par les activités humaines, qui conduisent à une grande vulnérabilité de ce cordon dunaire unique de l’étang de Berre.
Les pressions d’origine anthropique ayant eu des effets directs sur la structure et la composition de la végétation ont été la circulation quotidienne des véhicules à moteur et le stationnement automobiles, le piétinement humain et le dépôt de détritus. Les effets indirects pouvant également être liés aux piétinement et pâturage des chevaux. Cette emprise humaine engendre également une réduction du couvert végétal et une érosion du cordon.
Tout comme la laisse de mer, fixant le sable de la plage, les racines des espèces inféodées au cordon du Jaï, permettent le maintien cohérent des grains de sable. Ainsi les graminées et le tapis d’Ephédra à deux épis (Ephedra distachia), espèce rare et protégée devaient être protégés de l’action conjuguée de la circulation automobile et du piétinement
Même si l’Obione (Halimione portulacoides) et le Chiendent des Sables (Elytrigia juncea) semblaient résister à cette pression de fréquentation, le cordon dunaire du Jaï n’en restait pas moins un milieu dégradé et encore exposé à des atteintes quotidiennes.
Les opportunités d'intervention
En avril 2008, une étude menée sur l’évolution du trait de côte du littoral des Bouches-du-Rhône au regard de l’érosion marine a permis d’évaluer les évolutions récentes de l’étang du Bolmon et du lido du Jaï (SAFEGE-SECOTRAP). Très riche du point de vue écologique avec au minimum de 9 biotopes différents, le site est intégré au réseau Natura 2000. Le lido du Jaï est (ou a été) soumis à plusieurs types de détériorations :
1/ Pendant de nombreuses années, l’érosion était surtout liée à la dynamique marine avec, en particulier par Mistral fort, la formation d’un talus d’érosion en haut de plage. De nos jours le dépôt de coquilles sur la plage est à nouveau permis grâce à la restauration progressive des milieux naturels de l’étang de Berre (notamment limitation du turbinage de l’usine EDF de Saint-Chamas), ce qui protège cette partie du cordon de la dynamique venue de l’étang.
2/ La détérioration du cordon dunaire semblait plutôt être liée à la présence de la piste passant dans la partie centrale du cordon. L’érosion touchait plutôt la dune fossile, située en arrière de cette piste qui constituait en soit une rupture dans le profil transversal du cordon, empêchant les échanges entre les parties nord et sud du cordon. Il apparaît ainsi que la dune fixée bénéficiait de peu de renouvellement faute d’apport et de transit sédimentaire. Le sable de la piste était complètement tassé et le passage régulier de véhicules empêchait toute colonisation par la végétation.
3/ La présence de la piste favorisait l’accès des véhicules à moteur aux dunes du Jaï : la pratique du quad et de la moto abîmait les fragments de cordon embryonnaire tandis que les voitures et camionnettes s’en servaient de parking. Ceci expliquait l’allure très fragmentée de la dune embryonnaire située en haut de plage.
En 2011, des chercheurs en écologie terrestre de l’Institut Méditerranéen de Biologie et Ecologie (IMBE) ont constaté que depuis quelques années certaines espèces telles que l’Euphorbe peplis (Euphorbia peplis) avaient disparu, dû en grande partie à la disparition des milieux de sables vifs (dune embryonnaire et dune mobile) ou à leur amenuisement. Lorsque des populations de plantes sont trop morcelées, pour que des échanges génétiques réguliers et nécessaires se fassent entre elles, elles ont tendance à se fragiliser. Dès qu’elles atteignent des effectifs trop faibles, elles se raréfient avant de disparaître complètement.
Afin de protéger au mieux cet écosystème riche et menacé, le conseil syndical du Sibojaï a souhaité mettre en place plusieurs actions de restauration de l’écosystème dunaire tout en restreignant l’accès au site. D’une part, il a été convenu de limiter le plus possible la circulation sur cette zone pour que la dynamique dunaire soit à nouveau fonctionnelle, d’autre part, de renforcer la stabilité dunaire par l’amélioration de la couverture végétale naturelle en place.
Les travaux et aménagements
Sur le Lido du Jaï, les chantiers participatifs mis en place depuis 2011 étaient ouverts à tous, sans exigence de compétences scientifiques en matière de biologie ou d’écologie, et dans un esprit commun de rendre au Jaï ce qui fait sa singularité : une grande diversité biologique aux portes de la ville dans un contexte largement industrialisé.
Le SIBOJAI a favorisé les méthodes simples, écologiques et efficaces pour réparer la nature sans ajouter aux multiples dégradations déjà subies par ce site, un supplément de pollutions (engins lourds, rejets de CO2, bruits).
Courant de l’hiver 2009, le programme de restauration de la partie naturelle du lido du Jaï est lancé. Il est amorcé avec un chantier de restauration des dunes du Jaï à Marignane. Celui-ci a conduit au désamiantage du site et à la destruction d’un bâtiment sans intérêt historique ni architectural (décabanisation). D’autre part, une action de restauration de la Pinède de Patafloux a été engagée suite à la tempête de neige de janvier 2009.
Entre 2009 et 2011, les acteurs locaux décident d’empêcher la circulation automobile sur la dune. Le site a été fermé à la circulation fin 2010 et un parking « écologique » de 40 places a de surcroit été aménagé dans le cadre de la mise en valeur de l’entrée nord du cordon dunaire. En parallèle l’action de restauration des marais du Jaï à Châteauneuf-les-Martigues est engagée.
En Novembre 2011, un chantier de restauration avec des bénévoles est réalisé dans le cadre de l’opération «Rendez-vous sur les chemins». Celui-ci a conduit à l’installation de fascines disposées et fixées au sol, afin de constituer des obstacles qui amplifient le phénomène d’accrétion de la dune et à terme sa reconstitution.
Le 10 mai 2012, le public est convié à la quatrième phase de cette opération de restauration écologique des dunes du Jaï ayant pour objectif le décompactage du sol. Un labour par traction asine a ainsi été réalisé grâce à l’Association Graines de Soleil qui a mis à disposition son savoir - faire et son âne Pépito pour cette expérience sans précédent sur le site. Cette opération a été menée avec du personnel en insertion sociale encadré par des professionnels de l’agriculture biologique. Ce chantier de labour par traction animale a duré 420 h (soit 3 à 4 mois).
En 2013, ont eu lieu « les semailles du Jaï » lors des journées mondiales des zones humides. Quelques poignées de sable naturellement chargées de graines sont ramassées sur la plage du Jaï et sont semées par les personnes sur les secteurs labourés pour reconstituer la végétation dunaire fixatrice.
La démarche réglementaire
Non renseigné
La gestion
Outre la maîtrise foncière, la restauration et la préservation du patrimoine naturel du site impliquent de la part du SIBOJAI la mise en place d’une gestion concertée des milieux naturels et de l’accueil du public. Les quatre salariés du syndicat mixte sont gardes du littoral et ils assurent les missions d’entretien courant du site, de surveillance et d’animation auprès du public. Seul le Conservateur est assermenté pour les missions de police sur le site.
Suite au bilan du premier plan de gestion (1996), et dans l’objectif de pérenniser des multiples fonctions du site tout en respectant la richesse du milieu et les équilibres écologiques, le Conservatoire du Littoral a mandaté le bureau d’étude Biotope pour réaliser un diagnostic écologique du site à partir des données existantes, déterminer les objectifs de gestion et définir un nouveau programme d’actions pour la période 2010-2015 (cf. plan de gestion).
C’est ainsi qu’en 2011 le Sibojaï et le conservatoire du littoral se sont engagés dans la requalification paysagère du Lido du Jaï, et ont développé un programme de restauration écologique avec l’appui scientifique de l’Institut méditerranéen de biodiversité et écologie (IMBE). Les scientifiques et étudiants de l’IMBE sont intervenus à différentes étapes du programme de restauration de 2012 à 2014.
A l’automne 2014, une nouvelle opération a eu lieu prenant en compte ces résultats scientifiques (hersage post-estival, récoltes du sol et des graines estivales, semailles automnales). Les obstacles au transport éolien du sable (haies artificielles de tamaris) sont en cours d’enlèvement sur les secteurs restaurés.
Le suivi
Deux types de suivis ont été effectués dans le cadre de ce programme de restauration :
1/Travaux scientifiques menés par l'Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale qui a étudié les résultats de la reconquête végétale et conseille le Sibojaï dans l'objectif d'atteinte d'un habitat dunaire de référence pour assurer une restauration écologique du lido. Des études d’écologie historique (à partir d’anciennes cartographies) et synchroniques (à partir de milieux similaires à la dune du Jaï dans le sud de la France) ont été réalisées conjointement.
2/D’autre part, une étude visant à évaluer les techniques de restauration de la végétation dunaire (décompaction et transfert de sol) mises en place au niveau de la dune mobile du Jaï (Bouches-du-Rhône) a eu lieu entre 2013 et 2014. Pour cela, des relevés floristiques ont été réalisés sur la zone restaurée au cours des deux années qui ont suivi les opérations.
Ce projet de restauration se traduit donc par une réhabilitation en choisissant un écosystème de référence approprié permettant de recouvrer les fonctionnalités associées. Cet écosystème de référence abriterait alors une communauté végétale proche de celles retrouvées dans les transects deux et trois des sites de l’étang de Vic et de Figuerolles, caractérisé entre autre par : Glaucium flavum,Vulpia fasiculata, Anthemis maritima.
Dans leur étude la description de la Directive européenne « Habitats » et la sélection de sites moins dégradés à l’échelle régionale leur a permis de compiler la liste de plantes que les scientifiques pouvaient espérer trouver sur les parties restaurées du Jaï : Sporobolus pungens,Elytrigia juncea and Anthemis maritima, qui sont des espèces végétales halophiles et Medicago littoralis, Plantago coronopus, Glaucium flavum, qui sont résistantes au sel.
En complément, des suivis de végétation devraient être mis en place suite à la restauration pour juger du bien-fondé de la proposition de réhabilitation. Cependant, il est important de noter qu’une restauration peut évoluer en une large gamme d’états.
Par ailleurs, en avril 2011 un garde du littoral a été recruté sur des missions scientifiques afin d’aider l’équipe en place à mettre en œuvre les objectifs du nouveau plan de gestion 2010-2015.
Les gardes du littoral effectuent un suivi photographique de la reprise de végétation sur la dune et de la cicatrisation des encoches d'érosion sur le haut de plage.
Le bilan et les perspectives
Sur le plan de la restauration, au vu des résultats des experts
Afin de mesurer l’efficacité des techniques de décompaction et de transferts de sols utilisées depuis deux ans par les gestionnaires du site, l’IMBE a effectué des relevés floristiques et étudié la banque de graines présente sur le cordon dunaire.
- Les premiers résultats révèlent que les griffages sont efficaces pour la décompaction du sol en détruisant la croûte qui se forme en profondeur.
- Bien que la banque de graines présente sur la piste n’avait que peu de potentiel vis-à-vis de la restauration, le labourage se révèle efficace seulement quand les conditions suivantes sont réunies: conditions environnementales adéquates pour l’établissement de la végétation dunaire, et une connexion suffisante entre la plage, la dune embryonnaire et la zone restaurée (E. Buisson et al, 2014).
- D’autre part, de 2013 à 2014 leur suivi a également révélé que la topographie parait influencer la composition et le recouvrement végétal. Sur les zones de bosses exposées au vent, les traitements « labourés » ou « labourés et transférés » semblent offrir les résultats de restauration écologique les plus probants.
En conclusion, il était préconisé de continuer sur plusieurs années les transferts de sols et supprimer la haie de tamaris séparant la plage de la dune mobile pour permettre de favoriser la dispersion des graines sur les zones à restaurer.
Les résultats actuels sont néanmoins remarquables compte-tenu des 5 m environ de sable gagnés sur les hauts de plage et des zones fragilisées qui se cicatrisent progressivement.
Des visites sur ces secteurs de lutte contre l’érosion devraient être conduites par la suite afin de montrer qu’il est possible de favoriser la croissance naturelle en imitant la nature avec des moyens simples, reproductibles et renouvelables.
Sur le plan social : un partenariat tourné vers la réinsertion, un bénéfice réciproque
Grâce à son partenariat avec l’association Graine de Soleil, le gestionnaire a pu bénéficier d’un savoir-faire en matière de traction animale. En retour cette association a mis en place des activités favorisant l’insertion socio-professionnelle de personnes de tout âge en difficulté sociale et professionnelle, permettant ainsi de lutter contre les exclusions et la précarité.
A l’occasion de ces chantiers participatifs qui se sont mis en place depuis 2011, le public a pu être sensibilisé au fonctionnement de l’écosystème dunaire et de la laisse de mer, à la mise en œuvre de moyens simples, écologiques et efficaces pour « réparer » la nature.
Au-delà de la valeur symbolique du projet, il est à retenir que les résultats de la restauration dunaire, bien visibles sur le Jaï, ont été encourageants pour les personnes impliquées et ont confirmé la vertu réparatrice et pédagogique de ce projet participatif. Il est à noter que la convivialité partagée avec le gestionnaire lors de ces chantiers a été une des composantes essentielles de ces rendez-vous éco-volontaires.
La valorisation de l'opération
Brochure,
Articles de Presse,
Reportages télévisés(France 3, Maritima TV,
Sites Internet
Séminaire SER 2013 d’Ecologie de la restauration
Bien que cette opération de restauration n’ait pas été primée dans le cadre de l’appel à projet du prix Pôle-relais lagunes méditerranéennes 2015 « S’adapter aux changements climatiques en territoire lagunaire», elle figure parmi les actions exemplaires valorisées dans la brochure de présentation de ce prix



Site du Syndicat mixte du Bolmon et du Jaï
Page Facebook du SIBOJAI
Site de Rivage de France : le lido du Jaï se refait une solide nature
La Provence – 10 février 2012
La Provence – 9 mai 2012
La Provence – 8 août 2012
La Provence –28 mai 2014
Reportage Maritima TV
Journées de l'ingénierie écologique - Edition 2014. Fiche 17. CNRS, IRSTEA
Brochure de présentation des projets Prix Pôle-relais lagunes méditerranéennes 2015
Page Facebook du SIBOJAI
Site de Rivage de France : le lido du Jaï se refait une solide nature
La Provence – 10 février 2012
La Provence – 9 mai 2012
La Provence – 8 août 2012
La Provence –28 mai 2014
Reportage Maritima TV
Journées de l'ingénierie écologique - Edition 2014. Fiche 17. CNRS, IRSTEA
Brochure de présentation des projets Prix Pôle-relais lagunes méditerranéennes 2015
Coûts
8455€ TTC pour le chantier de labour.
Coût des études |
Non renseigné |
Coût des acquisitions |
Non renseigné |
Coût des travaux et aménagement |
Non renseigné soit, le coût à l'hectare : Non renseigné |
Coût de la valorisation | Non renseigné |
Coût total de l’opération |
Non renseigné |
Partenaires et maître d'ouvrage
Partenaires financiers et financements | - Commune de Marignane - Commune de Châteauneuf-les-Martigues - Conseil Régional de PACA - Conseil Général des Bouches-du-Rhône - Agence de l’eau Rhône Méditerranée et Corse |
Partenaires techniques du projet | - Association Graines de Soleil - Conservatoire du littoral |
Maître d'ouvrage | Conservatoire du Littoral avec Syndicat Intercommunal du Bolmon et du Jaï en assistance à maîtrise d’ouvrage
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Contacts | Luc BRUN |
Luc.brun@sibolmonjai.org |
Référence(s) bibliographique(s)
BUISSON, E. et al. (2014). Plant communities of a coastal lagoon foredune: definition of the reference and restoration after Compaction. Acta Botanica Gallica: Botany Letters.
BIOTOPE. (2009). Plan de gestion du site de Bolmon. Période 2010-2015. Conservatoire du littoral : 153 p.
DUBREUCQ, C., MIEUSSET, J. (2013). Définition de l’écosystème de référence pour la restauration écologique des dunes du Jaï à Marignane (13). Mémoire de projet tutoré de 1ère Année de Master SET, option Sciences de la Biodiversité et Ecologie (SBE), réalisé sous la direction d’Elise Buisson (IMBE – UMR CNRS 7263 / IRD 237) en collaboration avec Luc brun (SIBOJAI).
BAILLOT, N., BRAVET, P., SADONES, L. (2013). Evaluation d’une méthode pour la restauration écologique des dunes du Jaï. Mémoire de projet tutoré de 1ère Année de Master SET, option Sciences de la Biodiversité et Ecologie (SBE), réalisé sous la direction d’Elise Buisson (IMBE – UMR CNRS 7263 / IRD 237) en collaboration avec Luc brun (SIBOJAI).
BRUHAT, L., MERHAN, B. (2014). Evaluation d’une méthode pour la restauration écologique des dunes du Jaï. Mémoire de projet tutoré de 1ère Année de Master SET, option Sciences de la Biodiversité et Ecologie (SBE), réalisé sous la direction d’Elise Buisson (IMBE – UMR CNRS 7263 / IRD 237) en collaboration avec Luc brun (SIBOJAI).
GIPREB. (2013) Document d’objectifs des sites Natura 2000 « Marais et zones humides liées à l’étang de Berre » FR9301597 et « Salines de l’étang de Berre » FR9312005. Tome I : diagnostics, enjeux et objectifs de conservation : 344 p. http://85.31.222.100/alexandrie-7/dyn/portal/index.seam?page=alo&aloId=6407&fonds=&menu=&cid=35
SAFEGE. (2009). Étude de l’évolution du trait de côte du littoral des Bouches-du-Rhône au regard de l’érosion marine Phase 1 : Synthèse des connaissances existantes, Conseil général des Bouches-du-Rhône. 138 p.
BULTEAU, T., GARCIN, M., OLIVEROS, C., LENOTRE, N. (2011). Synthèse des travaux menés sur l’observation de l’évolution du trait de côte. Rapport BRGM/RP-59396-FR : 136 p. http://infoterre.brgm.fr/rapports/RP-59396-FR.pdf
Restauration écologique de l'étang de Berre
Page mise à jour le 09/02/2018
Créée le 16/05/2011
Créée le 16/05/2011
L'opération
Type d'ingénierie écologique | Restauration et réhabilitation |
Type de génie écologique |
Non renseigné |
Enjeux (eau, biodiversité, climat) | Qualité de l’eau Bon état des habitats Conservation d’espèces patrimoniales Contrôle des espèces invasives |
Début des travaux Fin des travaux |
|
Surface concernée par les travaux | 15500.00 ha |
La zone humide dans la partie restaurée
Type de milieu (Ramsar) | J - Lagunes côtières saumâtres/salées |
Type de milieu (SDAGE) | Marais et lagunes côtiers |
Type hydrogéomorphologique | Restauration écologique de l'étang de Berre |
Contexte réglementaire | Site du CELRL |
Autres | Domaine public maritime |
Loi |
Loi littoral |
Références au titre des directives européennes
Référence de la Masse d'eau |
FRDT15a FROT15b FROT15 |
Référence du site Natura 2000 |
FR-312-5
FR9301597
|
Localisation
Pays | France |
Bassins |
Rhône-Méditerranée |
Région(s) |
PROVENCE-ALPES-COTE D'AZUR |
Département(s) |
BOUCHES-DU-RHONE (13) |
Communes(s) |
BERRE-L'ETANG (13014) CHATEAUNEUF-LES-MARTIGUES (13026) ISTRES (13047) MARIGNANE (13054) MIRAMAS (13063) SAINT-CHAMAS (13092) |
Les objectifs du maître d'ouvrage
<p>Retrouver un fonctionnement équilibré des écosystèmes: réduction des apports polluants et eutrophisants, augmentation des échanges avec la mer</p>
<p>Rétablir, développer et harmoniser les usages: rétablir les activités traditionnelles d'exploitation des ressources marines, améliorer la gestion des sports nautiques<br> </p><p>Améliorer la gestion des rives et des zones naturelles</p>
<p>Réhabiliter l’image de l’étang</p>
<p>Assurer le suivi écologique du milieu: qualité de l'eau et des sédiments, peuplement d'algues, phanérogames et de poissons</p>
Le milieu et les pressions
<p style="text-align: justify;">L’étang de Berre constitue le plus vaste plan d’eau salée de France. Sa profondeur moyenne est de 6 mètres. Il possède quatre affluents (la Touloubre, la Durançole, l’Arc et la Cadière). S’y ajoute en 1966 un affluent artificiel, le canal usinier d’EDF. Il communique avec la mer Méditerranée par le chenal de Caronte.<br>Au début du 20ème siècle, l'étang de Berre était un milieu écologiquement riche.<br>Mais depuis les années 1930, il connaît un développement industriel et urbain très important. Aux effets des apports croissants de pollution, s'est ajouté, à partir de 1966, la mise en service des usines hydroélectriques EDF entraînant une perturbation radicale de l'écosystème lagunaire par l'apport massif d'eau douce et de limon en provenance de la Durance. <br>Les études réalisées ont mis en évidence une nette dégradation des herbiers dans l’étang. En une quarantaine d’années, les phanérogames ont laissé la place à des peuplements exubérants d’espèces opportunistes, caractéristiques d’un milieu perturbé.<br>La solution passerait par une suppression, ou une réduction significative, des rejets dans l’étang. Mais il n’apparaît pas que ceci soit envisagé à court ou moyen terme. <br>L’étang de Berre est donc un cas complexe et très particulier qui rend sa restauration difficile. </p>
Les opportunités d'intervention
<p style="text-align: justify;">Les profondes transformations socio-économiques du territoire de l’étang de Berre tout au long du 20ème siècle ont conduit à une dégradation progressive et radicale de l’écosystème aquatique. La restauration de cet écosystème est l’objectif visé par le contrat d’étang, en cours de rédaction, <br>La mauvaise qualité environnementale de l’écosystème aquatique de l’étang de Berre trouve son origine dans les pressions excessives qu’il subit historiquement, dues au développement urbain, industriel et agricole de ses rives et de son bassin versant. Ces pressions se concrétisent par des apports polluants générant une eutrophisation globale du milieu, des contaminations chimique et bactériologique, plus localisées et un déséquilibre eau douce – eau salée.<br>La réhabilitation de cet écosystème passe nécessairement par une réduction de ces apports, objectif que le contrat d’étang doit porter et encourager en définissant et en accompagnant la mise en œuvre d’actions appropriées. C’est une des missions du GIPREB-syndicat mixte, créé en janvier 2011.</p>
Les travaux et aménagements
<p style="text-align: justify;"><strong>Maîtrise des rejets urbains et industriels:<br></strong>Les rejets des stations d’épurations urbaines sont traités à 92% pour les 740 000 Eh de l’ensemble du bassin versant et à 100% pour le bassin versant direct. Suite aux efforts entrepris dès 1971 par le SPPPI (Secrétariat Permanent pour les Problèmes de Pollution Industrielle) les rejets industriels sont aujourd’hui maîtrisés. La connaissance doit en revanche être complétée principalement pour ce qui concerne les apports diffus (ruissellements pluviaux, dépôts atmosphériques, irrigation, etc.) ainsi que pour les apports de certains contaminants.<br>La restauration de l’équilibre entre les apports d’eaux douces et salées, l’approfondissement des connaissances sur l’eutrophisation du milieu et la mise en place de mesures de gestion des effluents pluviaux, urbains, industriels et agricoles via les canaux de drainage font partie des orientations affichées par le SDAGE que le contrat doit maintenant décliner en actions opérationnelles.<br><strong>Augmentation de la circulation de l’eau : </strong><br>Cette technique vise à lutter contre l’eutrophisation, et regroupe toutes les opérations visant une amélioration de l’hydrodynamisme et un déconfinement d’une masse d’eau. L’échantillon de sites étudiés en présente une assez grande diversité. Le plus souvent, le but est de favoriser les échanges avec la mer. On élimine ainsi plus rapidement les nutriments apportés en excès, ce qui diminue l’eutrophisation. Les eaux de la lagune, ainsi renouvelées, sont de meilleure qualité. C’est le sens du projet de réouverture du tunnel du Rove à la courantologie, en cours de réalisation.<br><strong>Transplantations expérimentales de Zostères</strong> :<br>Au printemps 2009, une expérimentation de réimplantation de zostères a été menée. Elle concerne deux espèces : Z<em>ostera noltii</em> et <em>Zostera marina</em>, qui étaient abondamment présentes dans l’étang de Berre jusque dans les années 60, puis ont régressé, la dernière étant totalement éteinte depuis les années 70. Les transplants ont été prélevés dans l’anse de Carteau (golfe de Fos) puis replantés dans 6 sites du grand étang et de l’étang de Vaïne, en utilisant deux techniques différentes ; la transplantation de boutures isolées et la transplantation de mottes maintenues dans des pots en fibre de cellulose.<br><strong>Extraction de matière par le ramassage des macro-algues</strong> :<br>Agir sur le stock d’algues constitue un moyen de lutte pour prévenir la survenue de crises dystrophiques. Le ramassage estival des macro-algues constitue un moyen de lutter contre l’eutrophisation par l’exportation du stock de nutriments. La décomposition des algues ne s’effectue pas dans l’eau : au lieu d’être remis à disposition et d’enrichir le milieu, la matière organique et les nutriments contenus dans les thalles sont extraits de la masse d’eau. En outre, la collecte des algues permet de réduire les nuisances visuelles et olfactives générées par les échouages sur les rives.<br>L’extraction des algues pourrait donc constituer une solution d’accompagnement significative dans la lutte contre l’eutrophisation de l’étang. <br> </p>
La démarche réglementaire
Non renseigné
La gestion
<p style="text-align: justify;">La gestion est assurée par le GIPREB-syndicat mixte qui a pour objet de participer à la connaissance, l'aménagement, la mise en valeur et la réhabilitation de l'étang de Berre dans le cadre d'une gestion intégrée et concertée. Il s'agit de retrouver un écosystème équilibré et en bon état, favorable au maintien et au développement durable des usages en lien avec le milieu aquatique marin. <br>Le Comité d’étang a été crée le 28 mai 2008. Sa composition permet une large concertation des acteurs du bassin versant. Il a vocation à être le lieu de débat entre les acteurs : il importe que sa composition soit représentative du tissu économique et social du territoire et qu’elle soit cohérente avec les démarches en cours.<br>Après l’agrément et la signature du contrat d’étang, le Comité d’étang sera chargé de suivre la réalisation des actions programmées.<br>Le Conseil scientifique est chargé de mener à bien et de piloter des réflexions à la demande du Comité syndical ou de sa propre initiative. Les membres en sont désignés par le Comité syndical sur proposition du président du syndicat.<br>Le Contrat d’étang est un outil de planification environnementale sur 5 ans, au service des acteurs du territoire. Il permet d’obtenir des taux de subventions bonifiés de la part des principaux financeurs. C’est un engagement entre financeurs et maîtres d’ouvrage qui porte sur la nature de l’action, ses délais de mise en œuvre et son plan de financement.<br> </p>
Le suivi
<div style="text-align: justify;">Depuis 2006, le GIPREB organise un suivi écologique de l'étang de Berre répondant ainsi à sa vocation d'<a href="http://www.etangdeberre.org/l-observatoire-du-milieu,6-310">observatoire</a> de la qualité du milieu et de son évolution.<br>En ce qui concerne l'hydrologie, des campagnes mensuelles de prélèvements et d’analyses de paramètres chimiques (nutriments, pigments…), physicochimiques (salinité, température…) et biologiques (phytoplancton) sont mises en place. <br>La répartition spatiale et temporelle de la salinité dans l’étang de Berre permet de distinguer deux grandes masses d’eau dans l’étang de Berre. Depuis 2005 et la mise en place des nouvelles modalités de rejets d’eau douce de la centrale EDF, cette structure s’est maintenue.</div><div style="text-align: justify;">Une campagne de prélèvement de sédiment de surface est également effectuée tous les trois ans (matières nutritives, contamination chimique, granulométrie et minéralogie).<br>Une campagne annuelle sur 12 stations et des campagnes bimensuelles sur 2 stations sont entreprises pour le comptage et la détermination de la macrofaune benthique. <br>Enfin, chaque année les peuplements de macrophytes sont observés et surveillés.</div><div style="text-align: justify;">De plus, des dispositions évaluant les effets de la nouvelle gestion de l’usine hydroélectrique de Saint-Chamas sur l'étang de Berre sont prévues. Ce programme est le résultat d’une élaboration concertée au plan local, validée notamment par le Comité d’experts (CESEB) mis en place par l’Etat. <br>Il comprend le suivi en continu de la salinité, de la température et des courants dans l’étang de Berre et le canal de Caronte, le suivi des herbiers de zostères, le suivi des peuplements de moules, le suivi de la macrofaune benthique et le suivi ichtyologique.<br> </div>
Le bilan et les perspectives
<p style="text-align: justify;">Bien que nécessaires, ces mesures de restauration ne paraissent pas suffisantes pour restaurer l’étang de Berre et le GIPREB s’est également penché sur d’autres techniques de restauration. Ainsi, le projet de réouverture du tunnel du Rove, qui permettra d’injecter de l’eau de mer dans le canal du Rove et l’étang de Bolmon, devrait déconfiner ces milieux et favoriser le renouvellement des eaux. Une réouverture va donc être lancée dans le cadre d’une expérimentation. Il est prévu que la mise en œuvre débute durant l’hiver 2013 – 2014. <br>Une étude de faisabilité de la dérivation du canal usinier d’EDF hors de l’étang a également été menée, concluant à la faisabilité technique d’un tel projet. <br>Malgré certains efforts de restauration non négligeables et des progrès sur certains points (tels que l’état des moulières ou la contamination de la chair des poissons), la restauration tarde globalement à se faire sentir. La lagune reste dans un état encore très dégradé, bien éloigné de la situation des années 1925 (au peuplement macrobenthique riche et diversifié et aux milliers d’hectares d’herbiers florissants). <br>Une étude socio-économique engagée par le GIPREB est actuellement en cours. Au-delà d’une évaluation monétaire des bénéfices à retirer de la réhabilitation de l’étang, cette étude cherche à cerner quel projet de territoire peut prendre appui sur la restauration écologique. Elle a ainsi pour objectif de proposer un schéma de développement par une approche prospective partagée collectivement par les acteurs locaux demandeurs de la réhabilitation. À cette heure, les conclusions ne sont pas encore produites, mais des résultats préliminaires tendent à montrer que les avantages sociaux et économiques retirés de la restauration de l’étang de Berre par dérivation des rejets EDF hors de l’étang sont supérieurs aux coûts à engager.</p>
La valorisation de l'opération
<p>Site internet du GIPREB : <a href="http://www.etangdeberre.org/">www.etangdeberre.org/</a></p>

Coûts
Coût des études |
Non renseigné |
Coût des acquisitions |
Non renseigné |
Coût des travaux et aménagement |
Non renseigné soit, le coût à l'hectare : Non renseigné |
Coût de la valorisation | Non renseigné |
Coût total de l’opération |
Non renseigné |
Partenaires et maître d'ouvrage
Partenaires financiers et financements | |
Partenaires techniques du projet |
Maître d'ouvrage | GIPREB
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Contacts | Raphaël GRISEL |
Cours Mirabeau
13130 Berre-l'Etang
gipreb@gipreb.fr |
Référence(s) bibliographique(s)
<p>GADOULLET, C. (2010). Recherche, compilation et synthèse de données relatives aux actions de restauration de milieux lagunaires. Mémoire de mission de fin d'études AgroParis Tech-ENGREF, GIPREB : 299.<br><a href="http://85.31.222.100/alexandrie-7/dyn/portal/index.seam?aloId=5059&page=alo&cid=23368">http://85.31.222.100/alexandrie-7/dyn/portal/index.seam?aloId=5059&page=alo&cid=23368</a></p>