Fondations et fonds de dotation

Depuis 2001, tous les quatre ans, l’Observatoire de la philanthropie mène une grande étude nationale sur les fondations et les fonds de dotation. Pour répondre au développement rapide du secteur, il lance un nouveau baromètre annuel qui publie des données actualisées et solides, avec cette année un focus sur la philanthropie en région.

En 20 ans, le nombre de fondations a plus que doublé pour atteindre 2 800 structures actives en 2021. En y intégrant les fonds de dotation, le nombre atteint près de 5 000 structures, c’est ce que révèle le nouveau Baromètre de la philanthropie, publié ce 7 avril. Autre tendance forte, le nombre de fondations abritées qui triple sur la même période, passant de 571 en 2001 à 1 589 en 2021.

Concernant le poids économique des fondations, là aussi les chiffres sont à la hausse :  en près de vingt ans, les actifs comme les dépenses des structures ont été multipliés par 4 pour atteindre 32 milliards d’euros d’actifs et près de 12 milliards d’euros dépensés pour l’intérêt général en 2020 (chiffres 2021 non disponibles). Si cette vitalité du secteur est encourageante, il faut toutefois noter que certaines fondations ont subi, du fait de la crise sanitaire, une baisse de leurs ressources, notamment les structures opératrices ou de taille modeste.

L’évolution du nombre de fondations abritées s’explique d’une part par la volonté grandissante des particuliers de s’engager pour l’intérêt général. A l’origine de la démarche, le désir de construire une aventure commune et intergénérationnelle autour des liens familiaux. D’autre part, de plus en plus d’entreprises, sensibles aux valeurs de responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) ou désireuses de pérenniser les aides initiées face à l’urgence de la crise sanitaire s’engagent en philanthropie en créant une fondation.

 

L’analyse des domaines d’intervention choisis par les fondations est essentielle pour la compréhension du secteur philanthropique. Afin d’améliorer la précision de cette analyse et pour prendre en compte l’évolution du secteur, la nomenclature des domaines d’intervention a été légèrement modifiée entre le questionnaire de l’enquête 2013 et celui de 2017. En particulier, une nouvelle catégorie « Éducation » a été ajoutée pour mieux appréhender les fondations agissant dans ce domaine. La comparaison temporelle doit donc être menée avec prudence.

L’action sociale est le domaine d’intervention qui mobilise le plus grand nombre de fondations : 24 % choisissent cette thématique. La légère baisse observée par rapport à 2013 (29 %) résulte probablement de l’ajout du domaine « Éducation » qui concerne 6 % des fondations. De la même façon, le domaine « Enseignement supérieur » connaît également un léger fléchissement par rapport à 2013. Le domaine « Sciences » a, lui, vu son poids presque doubler depuis 2013.

Les domaines « Arts et culture » et « Santé » arrivent ensuite, au même niveau qu’en 2013 avec respective ment 17 % et 18 % de fondations intervenant en faveur de ces thématiques.

Comme en 2013, le champ de l’aide internationale reste stable, puisqu’il est toujours autour de 5 % depuis 2001, tout comme l’environnement déclaré domaine principal par seulement 4 % des fondations françaises. Ceci n’empêche pas la création de nouvelles fondations sur ces questions : environ un tiers des fondations intervenant en priorité dans un de ces deux domaines ont été créées depuis 2014. Toutefois, leur effectif reste trop peu important pour peser, en proportion, dans l’ensemble des fondations.

Du côté des fonds de dotation, la répartition par domaine d’intervention principal est sensiblement différente. Les trois premiers domaines d’intervention sont les mêmes que pour les fondations, mais dans un ordre différent : les arts et la culture arrivent en tête avec 27 % des fonds de dotation engagés sur ces questions, l’action sociale et la santé en rassemblant chacune 17 %. Les fonds de dotation se démarquent particulièrement des fondations sur la question du patrimoine (15 % des fonds de dotation contre 6 % seulement des fondations).

l convient de noter que cette analyse porte sur le domaine principal d’intervention déclaré par les fonds et fondations. Or, près des deux tiers des fondations déclarent un ou plusieurs domaines d’intervention secondaires. Ainsi, 8 % des fondations interviennent au moins partiellement dans le domaine de l’environnement, et 10 % dans l’aide à l’international. De ce point de vue, il est essentiel de prendre en considération l’analyse selon les dépenses.

Page mise à jour le 02/08/2022
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