Réimplantation expérimentale de zostères dans l’étang de Berre

Page mise à jour le 09/02/2018
Créée le 21/04/2011

L'opération

Type d'ingénierie écologique Restauration et réhabilitation
Type de génie écologique

Non renseigné

Enjeux (eau, biodiversité, climat) Qualité de l’eau
Bon état des habitats
Conservation d’espèces patrimoniales

Début des travaux
Fin des travaux
avril 2009
avril 2011
Surface concernée par les travaux 0.20 ha

La zone humide dans la partie restaurée

Type de milieu (Ramsar) J - Lagunes côtières saumâtres/salées
Type de milieu (SDAGE) Marais et lagunes côtiers
Type hydrogéomorphologique Réimplantation expérimentale de zostères dans l’étang de Berre

Contexte réglementaire

Non concerné

Autres

Non concerné

Loi

Non concerné


Références au titre des directives européennes
Référence de la Masse d'eau FRDT15A
Référence du site Natura 2000
FR9312005

Localisation

Pays France
Bassins Rhône-Méditerranée
Région(s) PROVENCE-ALPES-COTE D'AZUR
Département(s) BOUCHES-DU-RHONE (13)

Bassin versant de l'étang de Berre
Bassin versant de l'étang de Berre

Les objectifs du maître d'ouvrage

<p style="text-align: left;">Evaluer si la non-recolonisation des fonds par les <em>Zostera noltii</em> et<em> Zostera marina</em> est liée à une faible capacité intrinsèque des populations en place à se développer ou à un contexte de perturbation rémanente du milieu (eutrophisation en particulier)</p>
<p>Déterminer dans quelle mesure la réimplantation de <em>Zostera noltii</em> et <em>Zostera marina</em> à plus grande échelle pourrait être envisageable, avec succès, en tant qu’outil de restauration des herbiers à plus long terme.</p>

Le milieu et les pressions

<div>Au début du 20ème siècle, l'étang de Berre était un milieu écologiquement riche avec une végétation typique d'un milieu lagunaire méditerranéen. Les courants, favorisant le transport des organismes marins dans l’étang de Berre par le canal de Caronte et le tunnel du Rove, contribuaient à uniformiser la flore et la faune de la mer et de l’étang.</div> <div>Sur les fonds de substrat meuble, les herbiers de Zostera étaient bien représentés. Les herbiers mixtes à <em>Zostera marina</em> et <em>Zostera noltii </em>occupaient ainsi la majeure partie des fonds de l'étang, de la surface à 6-7m de profondeur; leur surface à l'époque est estimée à plus de 6 000 ha.<br>Dès les années 30, l'industrialisation des rives, l'augmentation de la turbidité, les pollutions chimiques de l'eau et des sédiments ont entraîné les premières dégradations de la flore. La régression des herbiers de Zostera et la remontée de leur limite inférieure ont été signalées dès 1938.</div><div>La régression des herbiers de Zostères s’est accélérée avec la mise en service de la centrale hydroélectrique de Saint-Chamas en 1966. Les facteurs mis en cause sont la chute brutale de salinité et un apport massif de nitrates, responsable d’une eutrophisation croissante.</div> <div>Malgré la réduction drastique des rejets polluants industriels depuis les années 70, la mise en conformité des systèmes d’assainissement vis-à-vis de la Directive ERU (91/271) et la limitation, en 1993, des apports d'eau douce et de limons de la Durance, la régression des herbiers de Zostera s'est poursuivie. Les ceintures continues d'herbier ont progressivement laissé la place à des taches reliques, de taille métrique à décamétrique, cantonnées à quelques secteurs de l'étang. Dès 1998, les herbiers de Zostera ne couvraient plus qu’une surface de 1.5 ha et pouvaient être considérés comme fonctionnellement éteints.</div>
Carte de localisation de l'étang de Berre
Carte de localisation de l'étang de Berre

Les opportunités d'intervention


<p>Depuis 2005, les apports en nutriments ont encore diminué, la salinité de l'étang s'est stabilisée entre 15 et 25 g/L et la transparence de l'eau semble s'être améliorée, pourtant, un suivi de ces herbiers vestiges depuis 2004 démontre qu'ils sont dans un état stable réduits à quelques taches de surface très faible. Leur densité n'augmente pas, mais ils ne régressent pas non plus.<br>Parmi les nombreuses hypothèses avancées : outre un niveau d’eutrophisation encore trop élevé, la faible vitalité des zostères en place pourrait freiner leur recolonisation.<br>Dans un cadre global de réhabilitation de l’écosystème de l’étang de Berre et plus particulièrement de restauration, à long terme, des herbiers de Zostera, le GIPREB (Groupement d’intérêt public pour la réhabilitation de l’étang de Berre) a décidé de lancer une réimplantation expérimentale. Les transplantations ont eu lieu en mai 2009. L’expérience se déroulera sur une période de deux ans.</p>

Les travaux et aménagements


<div>L'idée est donc d'aller prélever dans l'herbier voisin de l'anse de Carteau des spécimens de <em>Zostera noltii</em> et <em>Zostera marina</em>, pour les réintroduire dans l'étang de Berre. <strong>Le </strong><strong>site de prélèvement</strong> envisagé (Anse de Carteau, golfe de Fos) a été sélectionné en fonction de sa proximité avec les sites de réimplantation (Grand Etang et Etang de Vaïne) ainsi que par l’étendue et la bonne vitalité des herbiers qui y sont présents. Six sites témoins de réintroduction ont été choisis dans l'étang de Berre.</div> <div><strong>La période de récolte</strong> a été définie en fonction du cycle végétatif des espèces et des contraintes liées à l’hydrodynamisme (tenue des boutures dans le substrat) dans l’objectif d’optimiser les chances de reprise des boutures transplantées. Les récoltes et réimplantations doivent se faire idéalement au début du printemps, entre avril et mai 2009. La surface totale de Zostera prélevée dans le cadre de cette expérimentation concerne moins de 5m², répartis sur deux sites.</div><div><strong>Les techniques de transplantation </strong>ont été sélectionnées selon une analyse multicritères prenant en compte le taux de survie (retour d’expérience), les contraintes techniques (temps de mise en œuvre, niveau de compétence requis, logistique, coût…) et le niveau d’impact sur le site de prélèvement. <br>Il s’agit de méthodes éprouvées, largement décrites dans la littérature, et qui permettent d’optimiser les chances de succès de l’opération, tout en limitant les prélèvements.</div> <div>De manière similaire,<strong> les six sites de réimplantation</strong> ont été sélectionnés selon un certain nombre de critères de qualité du milieu (hydrodynamisme, granulométrie et qualité du sédiment, etc.) ainsi que par la présence, dans le passé, d’herbiers de Zostera.<br>&nbsp;</div>
Localisation des sites de transplantation - GIPREB - 2009
Localisation des sites de transplantation - GIPREB - 2009

La démarche réglementaire


Dossier de dérogation pour récolte d’espèces protégées


La gestion


<p>La présence d’herbiers de zostères de bonne vitalité dans la majeure partie des fonds de l’étang font partie des obligations formulées par la Directive cadre sur l’eau. Le Gipreb-syndicat mixte œuvre à la réduction de l’eutrophisation pour permettre le retour des herbiers. En l’état, une recolonisation spontanée ne peut-être envisagée. Cette expérimentation sert donc à mieux connaître la dynamique des herbiers dans l’étang et mesurer les possibilités qu’offrent les transplantation pour la restauration de l’écosystème.</p>

Le suivi

<p style="text-align: justify;">Un suivi scientifique détaillé est prévu, il permettra de conclure ou non au succès de l’opération. Ce suivi couvre deux périodes estivales et deux périodes hivernales sur une durée totale de 24 mois.<br>Le programme de suivi porte sur le taux de survie, la croissance des transplants, les principaux paramètres de milieu (qualité des sédiments, qualité de l’eau), ainsi que divers paramètres (le nombre de faisceaux des feuilles, la surface du sol, le nombre de fleurs, la germination). Il se poursuivra durant les deux années suivant la transplantation.</p>

Le bilan et les perspectives

<p>Sur les sites où ils se sont maintenus, les transplants montrent des taux de survie relativement homogènes selon les techniques employées.<br>Les plus fortes mortalités sont observées au cours des 90 premiers jours suivant les transplantations (entre le printemps et l’été 20O9). Par la suite, les taux de survie se stabilisent puis on note une nouvelle phase de mortalité entre le printemps et l’été 2010.<br>Au bout de 12 mois, les taux de survie moyens sont de 13 % pour les boutures et les pots de Zostera noltii et de 20 % pour les boutures de Z. marina. Ce sont des taux de survie faibles. Cependant ces résultats sont temporaires jusqu’à l’issue de l’expérimentation prévue en juin 2011.<br>La période chaude apparaît comme déterminante dans le maintien des transplants, probablement en lien avec les stress estivaux (fortes températures à faible profondeur, blooms phytoplanctoniques qui réduisent la pénétration lumineuse, développement massif d’épibiontes sur les feuilles ou échouage de macrophytes).<br>&nbsp;</p>

La valorisation de l'opération


Documents de communications Document de communications

Coûts

Coût des études

Non renseigné

Coût des acquisitions

Non renseigné

Coût des travaux et aménagement

Non renseigné


soit, le coût à l'hectare :
Non renseigné 
Coût de la valorisation Non renseigné
Coût total de l’opération

Non renseigné


Partenaires et maître d'ouvrage

Partenaires financiers et financements - GIPREB - Conseil Général des Bouches du Rhône - Conseil Régional PACA - Agence de l'eau RMC - EDF
Partenaires techniques du projet - GIPREB - LEML Université de Nice Sophia-Antipolis - Morancy conseil environnement - Safege


Maître d'ouvrage GIPREB (Gestion intégrée, prospective et restauration de l'étang de Berre

Contacts Guillaume BERNARD
  Cours Mirabeau 13130 Berre-l'Etang

Guillaume.bernard@gibreb.fr

Référence(s) bibliographique(s)

<p>BERNARD, G., BONHOMME, P., BOUDOURESQUE, C.F. (2011). La végétation aquatique submergée dans l’étang de Berre. Journées LAGUN’R 14 et 15 Mars 2011 : 16.</p>
<p>PROCACCINI, G., SERRA, I., BERNARD, G. (2011). Caractérisation génétique des Zostera noltii de l'étang de Berre. Journées LAGUN’R 14 et 15 Mars 2011 : 19.</p>
<p>POLE RELAIS LAGUNES MEDITERRANEENNES. Réimplantation expérimentale de zostères dans l’étang de Berre.</p>
<p>GIPREB. (2010). Premiers résultats 6 mois après la transplantation des zostères (Campagne de Janvier 2010).</p>
<p>GIPREB. Le triste sort des zostères en dit long sur le mal de l’étang.</p>
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