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Réhabilitation et valorisation de l'étang de Bages-Sigean

Créée le 03/05/2011
L'opération
Type d'ingénierie écologique | Restauration et réhabilitation |
Type de génie écologique | Non renseigné |
Enjeux (eau, biodiversité, climat) |
Qualité de l’eau Ressource en eau (quantité) Bon état des habitats |
Début des travaux Fin des travaux |
mars 2005 novembre 2009 |
Surface concernée par les travaux | 5300.00 ha |
La zone humide dans la partie restaurée
Type de milieu (Ramsar) | J - Lagunes côtières saumâtres/salées |
Type de milieu (SDAGE) | Marais et lagunes côtiers |
Type hydrogéomorphologique | Estuarien et côtier |
Contexte réglementaire | Parc Naturel Régional |
Autres | Non concerné |
Loi |
Loi littoral |
Références au titre des directives européennes
Référence de la Masse d'eau |
FRDTO4 |
Référence du site Natura 2000 |
FR9101440
FR9112007
|
Localisation
Pays | France |
Bassins |
Rhône-Méditerranée |
Région(s) | LANGUEDOC-ROUSSILLON |
Département(s) | AUDE (11) |
Communes(s) | BAGES (11024) NARBONNE (11262) PEYRIAC-DE-MER (11285) PORT-LA-NOUVELLE (11266) SIGEAN (11379) |
Objectifs du projet et fonctions visées
Les objectifs du maître d'ouvrage
Améliorer la qualité de l’eau et des milieux lagunaires
Améliorer le fonctionnement hydraulique des étangs
Restaurer et gérer les marais périphériques
Maintenir l’activité de pêche artisanale lagunaire
Maîtriser la fréquentation des plans d’eau et des zones périphériques
Le milieu et les pressions
Les opportunités d'intervention
Sur les lagunes du Narbonnais, les principaux enjeux sont liés à la fois à des problèmes de qualité de l’eau (eutrophisation, contamination chimique, bactériologie), d’équilibre hydraulique (apports d’eau douce, échanges avec la mer), de gestion de marais périphériques et de coexistence des usages (pêche professionnelle, sports nautiques, chasse, etc.). Depuis la fin des années 90, avec l’émergence du Parc Naturel Régional, de nombreuses études et actions ont été réalisées sur le milieu lagunaire afin de le réhabiliter et de le valoriser. Une démarche de Contrat d’étang animée par le Parc Naturel Régional a permis sur la période 2005-2009 de coordonner et de dynamiser une centaine d’actions autour des étangs du Narbonnais . Parallèlement, un SAGE a été élaboré et officiellement approuvé en 2007 sur l’ensemble de la Basse Vallée de l’Aude. Ce document est actuellement en cours de révision, la nouvelle structuration doit être finalisée avant Janvier 2012.
Enfin, le renouvellement de la charte du Parc en 2008 a été l’occasion d’une concertation importante sur les enjeux de territoire et le mode d’organisation. Cette réflexion a permis de dégager de nouvelles priorités et perspectives de travail. La nouvelle charte de territoire pour la période 2010-2021 a été validée fin 2009.
Les travaux et aménagements
Le contrat pour les étangs du Narbonnais avait été signé en avril 2005 entre les principaux partenaires financiers (Etat, Agence de l’Eau, Région L.R., Département de l’Aude) et l’ensemble des communes, groupements de communes ou représentants des activités professionnelles présents sur le bassin versant des étangs. Ce programme, coordonné par le Parc naturel régional, a mobilisé plus de 61 millions d’euros sur 5 ans, pour plus de 100 actions réalisées.
Les signataires du contrat s’étaient donné comme objectif prioritaire l’amélioration de la qualité de l’eau et des milieux lagunaires. C’est donc sur cette thématique que les investissements les plus lourds ont été réalisés.
Une amélioration notable du fonctionnement des stations d’épuration : 22 millions d’€ investis
Sur l’ensemble du bassin versant, 16 stations d’épuration sont aux normes à la fin de l’année 2009 contre 7 en 2004. Plusieurs projets ont bénéficié d’aides bonifiées dans le cadre du contrat d’étangs. Aujourd’hui, 98% de la population du territoire est raccordée à une station aux normes.
Des aménagements importants pour limiter les rejets industriels : 35 millions d’€ investis
Les principales activités industrielles sont basées à Narbonne et à Port la Nouvelle. Les priorités ont été la réduction des rejets directs et la lutte contre les pollutions historiques et accidentelles.
Réduction des apports d’origine agricole : 1,3 million d’euros investis
L’amélioration des systèmes de traitement des effluents vinicoles (caves et distilleries) et la mise en route des aires de remplissage sécurisées de pulvérisateurs agricoles (3 sur le bassin versant) ont été les deux actions phare du volet agricole du contrat.
Les résultats des efforts engagés par tous les acteurs autour des étangs sont déjà visibles : sur l’étang de Bages-Sigean, la qualité de l’eau est en nette amélioration. De médiocre ou mauvaise, la qualité de l’eau vis-à-vis de l’eutrophisation est devenue bonne. C’est un des rares exemples de restauration lagunaire observés en Languedoc-Roussillon.
La démarche réglementaire
La gestion
En 2010, les objectifs de qualité vis-à-vis de l’eutrophisation pour Bages-Sigean fixés en 2004 dans le contrat d’étang sont en grande partie atteints. Les résultats obtenus dans le cadre du réseau de Suivi Lagunaire en 2009 et en 2010 permettent d’affirmer que la colonne d’eau est effectivement restaurée. Néanmoins, la colonne d’eau étant le compartiment qui réagit le plus rapidement, le prochain diagnostic complet de l’eutrophisation va permettre de voir si les autres compartiments plus intégrateurs (macrophytes, sédiments) sont également en cours de restauration.
Maintenant que la problématique eutrophisation semble en partie maîtrisée, les acteurs locaux se posent la question du besoin ou non d’aller encore plus loin en terme d’amélioration de la qualité trophique de l’eau et de l’impact que cela peut avoir sur la richesse biologique de la lagune et notamment sur les résultats de la pêche artisanale. Cette question primordiale pour les acteurs locaux renvoie aux nouvelles réflexions qui seront à mener dès 2011.
Par ailleurs, les efforts pour l’amélioration de la qualité des eaux doivent être poursuivis sur l’eutrophisation et renforcés sur les problématiques « Cadmium » et sur les sources de pollution microbiologiques notamment en lien avec la pérennité d’une activité halieutique sur la lagune (exploitation de gisements naturels de coquillages).
Le suivi
Dans le cadre du Réseau de Suivi Lagunaire, Des indicateurs de suivi ont été mis en place afin d’évaluer l’état d’eutrophisation de l’ensemble des lagunes du Languedoc-Roussillon dont l’étang de Bages-Sigean. Les résultats de l’année 2009 sur l’étang de Bages-Sigean indiquent que le milieu de l’étang est en très bon état vis-à-vis de l’eutrophisation, tandis que les bassins nord et sud affichent quant à eux un bon état. Concernant cette dernière station, son état stable depuis 4 ans est le signe d’une réelle restauration, notamment après une année pluvieuse comme 2009. On note également une nette amélioration au niveau de la concentration en ammonium par rapport aux autres années, due sans aucun doute à la mise en service de la nouvelle station d’épuration de Sigean en début d’été (1er juillet 2009).
Entre 2002 et 2009, la diminution des flux de pollution amenés par les 6 stations proches de l’étang de Bages-Sigean est spectaculaire. Les différents paramètres ont chuté d’un facteur 5 (DCO) à un facteur 15 (DBO). Pour les sels nutritifs (azote et phosphore), les flux ont été divisés par 10 (soit 90% de baisse) entre 2002 et 2009, alors que les débits entrants sont assez stables. En effet, les recensements de la population indiquent que parallèlement la population a augmenté d’environ 11% (progression 1999–2007) sur ces communes.
Sur la période 2002–2009, la principale baisse est liée à la mise en service de la nouvelle station d’épuration de Narbonne (mi 2003) puis à la mise aux normes de celle de Port la Nouvelle (2005), et enfin celle de Sigean (2009).
Responsable de l’animation du contrat, le Parc naturel régional a élaboré un tableau de bord comme un outil d’évaluation et de communication sur l’avancement des différentes actions prévues, destiné à l’ensemble des acteurs locaux concernés par le contrat. Il sera mis à jour et présenté annuellement au comité d’étang.
Cet outil s’appuie sur une série de 20 fiches d’indicateurs qui sont réévalués chaque année. Deux grandes catégories d’indicateurs ont été définies afin d’estimer d’une part l’avancement des actions (travaux réalisés) et d’autre part leur impact sur le milieu (flux de pollution, qualité de l’eau…).
Ces indicateurs permettent de visualiser ce qui reste à faire pour atteindre les objectifs du contrat, et où vont les priorités pour les années suivantes.
Le bilan et les perspectives
Tout d’abord, le contrat d’étang s’est révélé être un outil déterminant pour mobiliser des investissements importants, notamment pour la mise aux normes des stations d’épuration. Le contrat s’est avéré également un excellent outil de mobilisation des acteurs locaux et a créé une réelle dynamique qui a permis d’atteindre les principaux objectifs du programme.
L’eutrophisation au niveau de l’étang est en régression depuis 2005, suite aux travaux de mises aux normes des stations d’épuration (suivi RSL).
Concernant la contamination par le Cadmium, la diminution marquée des teneurs dans les coquillages initiée en 2001 est aujourd’hui remise en cause puisque les concentrations dans les moules ont à nouveau dépassé le seuil réglementaire en février 2008.
Enfin, gestion des eaux du canal de la Robine doit être améliorée.
Un inventaire des zones humides a été réalisé à l’échelle du Département de l’Aude par le CG11 tandis qu’une base de données complémentaire a été élaborée dans le cadre de Natura 2000.
La définition des objectifs de gestion des zones humides est de l’ordre de 69% (100% prévus) et le taux de mise en oeuvre) est de l’ordre de 39% (50% prévus).
L’exploitation des gisements de palourdes du sud de l’étang de Bages-Sigean reste à ce jour interdite en raison de leur qualité microbiologique.
Des objectifs de gestion des usages sur l’étang de Bages-Sigean et des mesures à mettre en place ont été fixés dans le cadre des groupes de travail.
La fréquentation du public devait être maîtrisée (taux de réalisation non connu).
- Poursuivre l’amélioration de la qualité de l’eau sur l’ensemble du bassin versant : limiter l’impact de la pollution historique par le cadmium, prévenir les risques de pollutions accidentelles, continuer la lutte contre l’eutrophisation…
- Continuer d’améliorer la gestion hydraulique de la lagune
- Approfondir les connaissances et améliorer la gestion des marais périphériques
- Gérer la ressource en eau : mettre en place une stratégie territoriale en matière d’économie de l’eau : vers un regroupement des instances de concertation sur l’eau et les milieux lagunaires dans le Narbonnais (SAGE, Natura 2000, Charte du Parc naturel régional…).
La valorisation de l'opération
L’état d’avancement du contrat d’étangs a fait l’objet d’articles dans le bulletin mensuel du Parc diffusé en 3 400 exemplaires.
Des réunions publiques annuelles ont eu lieu dans les communes du tour d’étang ou du bassin versant, pour faire connaître les résultats des suivis menés sur les milieux lagunaires et les actions engagées pour leur restauration.
Des communiqués de presse ont été diffusés lors d’actions phares du programme d’actions mais aussi pour les rencontres annuelles du comité d’étangs.
De nombreux documents ont été mis en ligne sur le Site Internet du PNR de la Narbonnaise : dossier d’agrément, contrat signé, bilans techniques et financiers, programmes d’actions et tableaux de bord annuels, évènements majeurs, communiqués et dossiers de presse…
Enfin, le contrat d’étangs a été diffusé sur le site national GEST’EAU (SAGE et contrats de milieux).


Coûts
A l'origine du contrat d'étang 31 millions d'euros avaient été prévus. Le coût total à la fin de l'opération était de 61 millions d'euros : le détail du bilan financier du contrat d’étangs est donné dans les annexes du bilan.
Coût des études | 450000 |
Coût des acquisitions | 0 |
Coût des travaux et aménagement |
60500000
soit, le coût à l'hectare : 11500.00 |
Coût de la valorisation | Non renseigné |
Coût total de l’opération | 61000000 |
Partenaires et maître d'ouvrage
Partenaires financiers et financements | - DREAL Languedoc-Roussillon - Europe - Agence de l'eau Rhône Méditerranée et Corse - Conseil général de l'Aude - Chambre de Commerce et d'Industrie Narbonne Lézignan-Corbières Port-La-Nouvelle - Chambre d'agriculture de l'Aude - Conseil régional du Languedoc-Roussillon - Communes et intercommunalités |
Partenaires techniques du projet |
Maître d'ouvrage | Syndicat mixte de gestion du Parc naturel régional de la Narbonnaise ![]() |
Contacts | Karine Dusserre / Eric Voque / Laurent Benau |
Domaine de Montplaisir, 11000 NARBONNE info@parc-naturel-narbonnaise.fr |
Référence(s) bibliographique(s)
RESEAU DE SUIVI LAGUNAIRE LANGUEDOC-ROUSSILLON. (2009). Bilan des résultats 2009 et programme 2010. Ifremer, Cépralmar, Agence de l’eau RMC et Région Languedoc-Roussillon : 24.
PNR DE LA NARBONNAISE. Suivi simplifié des étangs du Narbonnais.
http://www.parc-naturel-narbonnaise.fr/documents_en_ligne/eau_et_milieux_lagunaires/suivi_simplifie_des_etangs
NOE, V. (2007). Restauration des milieux lagunaires vis à vis de l’eutrophisation en Languedoc- Roussillon. Mémoire de stage de Master Professionnel en Economie et Environnement. Université de la Méditerranée Marseille, Cepralmar Montpellier, 51.
GADOULLET, C. (2010). Recherche, compilation et synthèse de données relatives aux actions de restauration de milieux lagunaires. Mémoire de mission de fin d'études AgroParis Tech-ENGREF, GIPREB : 299.
http://85.31.222.100/alexandrie-7/dyn/portal/index.seam?aloId=5059&page=alo&cid=23368