La restauration du Merlue et de son marais
Page mise à jour le 19/02/2018
Créée le 15/06/2010
Créée le 15/06/2010
L'opération
Catégories | Restauration et réhabilitation |
Type d'opération |
Retour du cours d'eau dans le talweg d'origine |
Type de milieux concerné | Cours d'eau de tête de Bassin |
Enjeux (eau, biodiversité, climat) |
Bon état des habitats Conservation d’espèces patrimoniales |
Début des travaux Fin des travaux |
juin 2008 août 2008 |
Linéaire concerné par les travaux | 1450 m |
Cours d'eau dans la partie restaurée
Nom | Le Merlue |
Distance à la source | 7.50 km |
Largeur moyenne à pleins bords avant travaux |
Non renseigné |
Largeur moyenne à pleins bords après travaux |
3.00 m
|
Pente moyenne |
Non renseigné |
Débit moyen |
Non renseigné |
Contexte réglementaire |
Parc Naturel Régional |
Autres |
Non concerné |
Loi |
Non concerné |
Références au titre des directives européennes
Référence de la Masse d'eau |
FRDR493a |
Référence du site Natura 2000 |
fr4301334
|
Code ROE |
Non renseigné |
Localisation
Pays | France |
Bassins |
Rhône-Méditerranée |
Région(s) |
FRANCHE-COMTE |
Département(s) |
JURA (39) |
Communes(s) |
ECRILLE (39207) |
Région | BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE |
Les objectifs du maître d'ouvrage
<p>Restaurer les habitats pour les espèces cibles : écrevisse à pieds blancs, chabot, truite.<br /> </p>
<p>Réhabilitation de zones humides dynamiques et fonctionnelles, à intérêts biologiques et écologiques rares.</p>
Le milieu et les pressions
<p> Le Merlue est un affluent de la Valouse, d’une longueur de 7,9 kilomètres. Son bassin versant est estimé entre 10 et 15 km2. Il est composé pour moitié de forêts exploitées et pour une autre moitié de prairies à herbage peu ou pas engraissées ; 10 % de ces dernières sont classés en zone marécageuses. La population piscicole est principalement constituée de deux espèces : la truite commune et le chabot. L’écrevisse californienne (ou écrevisse signal), espèces invasive, a été recensée.</p><p>Le Merlue, dans sa partie médiane, est accompagné d’un marais. Originellement, le cours d’eau traversait le marais. Mais, il y a plus d’un siècle, le Merlue a été rectifié et déplacé en bordure du marais dans le but d’assainir les terres et de faire croître une plantation de résineux (qui n’a d’ailleurs jamais été productive). Le lit rectifié du Merlue semble avoir affecté la connexion estivale avec la nappe d’accompagnement. Ceci explique à la fois la fréquence des assecs et le réchauffement d’une partie de la rivière : deux phénomènes qui ne sont plus observés en aval du marais, où le Merlue reprend son lit.</p><p>Dans la partie aval, le lit du Merlue a été élargi d’environ cinq mètres. La faible hauteur d’eau réduit les habitats disponibles pour la faune aquatique. L’absence d’écrevisses à pieds blancs ainsi que la présence d’écrevisses américaines sont autant d’indicateurs d’un certain dysfonctionnement du milieu.</p>
Les opportunités d'intervention
<p> Le Merlue fait partie du site Natura 2000 « Petite montagne du Jura ». Dans le cadre du programme Life Nature « Ruisseaux de têtes de bassins et faune patrimoniale associée », ce site a été choisi pour un projet portant sur la restauration de la population d’écrevisses à pieds blancs. La commune s’est très impliquée dans le projet et a soutenu la démarche auprès des habitants.</p>
Les travaux et aménagements
<p> Avant la phase de travaux, 19,4 hectares sont acquis dans le marais, grâce à l’intervention de la société d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER). Quatre hectares de saulaie envahissante et d’essences d’arbres indésirables sont arrachés.<br />Les travaux de restauration consistent à remettre le cours d’eau dans son ancien lit et à combler le chenal rectifié. L’ancien lit du cours d’eau est retrouvé par photographie infrarouge, l’examen des archives cadastrales n’ayant pas permis de le localiser. Seule une légère excavation-guide sinueuse, volontairement sous-dimensionnée (30 x 30 cm), est creusée le long du linéaire originel. Quelques rampes de fond noyées sont positionnées stratégiquement en fonction des contraintes d’ordres anthropique (pont, passage à machine agricole, etc.) et hydrologique. L’ancien lit est rebouché en respectant la stratification pédologique, par l’utilisation de terre végétale issue de terrains indemnes de produits chimiques.<br />Dans la partie aval, les résineux sont supprimés. Le lit mineur du Merlue est rétréci et rehaussé de 50 cm par apport de matériaux, disposés de manière à recréer un lit d’étiage sinueux et à conserver l’alternance de radiers et de mouilles. Les matériaux remis dans le cours d’eau sont des moraines issues des déblais des fondations d’une maison en construction dans le village. Le tronçon est terminé par une rampe d’enrochements en forme de selle de cheval noyée, positionnée à même altitude que le fond actuel du lit.</p>
La démarche réglementaire
Nomenclatures s'appliquant sur le site :
3.1.2.0 (A) Modification du profil en long ou le profil en travers du lit mineur d’un cours d’eau ou dérivation d’un cours d’eau
3.1.5.0 (A) Destruction de frayère
La gestion
<p> Le marais est entretenu par fauche et pâturage. C’est un agriculteur converti à l’agriculture biologique qui exploite le marais. Les secteurs non exploités feront l’objet d’une gestion appropriée (contrat Natura 2000 envisagé).</p>
Le suivi
<p> Un diagnostic piscicole est réalisé en 2007 par l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) et porte sur l’étude des différentes populations de poissons et d’écrevisses présentes. Les populations d’invertébrés et la nappe d’accompagnement sont également diagnostiquées avant travaux. Le maire relève régulièrement le niveau des piézomètres. Un premier inventaire piscicole post-travaux est également réalisé en août 2009 par l’Onema. D’autres suivis seront réalisés mais ils n’ont pas encore été définis.</p>
Le bilan et les perspectives
<p> Cette opération a permis de retrouver le tracé originel du Merlue, de gagner environ 300 mètres de linéaire de cours d’eau et de rehausser la ligne d’eau du ruisseau sur 1 500 mètres. Dix hectares de zones humides ont été restaurés par cette action et une zone d’expansion des crues a pu être retrouvée. Les habitats du cours d’eau sont diversifiés et fonctionnels. Il est trop tôt pour pouvoir évaluer les gains biologiques de l’opération. Toutefois, les premiers résultats des pêches de suivis sont encourageants pour le chabot et la truite commune, notamment dans la partie restaurée. D’un point de vue social, l’acceptation de l’opération se fait bien depuis que le site se revégétalise. Le centre de vacances situé à proximité continue de jouir de la présence du cours d’eau. La prise en compte des activités du lieu fait parti des clés de la réussite du projet. L’exploitation agricole a pu reprendre, facilitée par les aménagements mis en place.<br />D’un point de vue technique, la présence d’un pylône EDF dans le marais a contraint l’action de restauration, obligeant d’adapter le tracé du lit du cours d’eau. Il est à noter également qu’en amont du tronçon restauré, un linéaire d’environ trois kilomètres de cours d’eau pourrait faire l’objet d’une opération similaire. À présent, il est prévu de travailler sur la qualité physico-chimique du cours d’eau en agissant de manière préventive sur les rejets domestiques et les perturbations liées aux exploitations forestières et agricoles.</p>
La valorisation de l'opération
<p> Un court métrage et un dépliant permettant d’expliquer la démarche entreprise aux habitants du secteur ont été réalisés. Des animations avec les scolaires du secteur et les enfants de la colonie de vacances ont aussi été organisées. L’opération a été présentée en conférences auprès du grand public et d’étudiants.</p>


Coûts
Coût des études préalables | 24 500 € HT |
Coût des acquisitions | 26 000 € HT |
Coût des travaux et aménagement |
52 000 € HT
soit, au mètre linéaire : 36 |
Coût de la valorisation | Non renseigné |
Coût du suivi | Non renseigné |
Coût total de l’opération | 136 500 € HT |
Témoignage
Existence d'un témoignage | |
Témoignage | Non renseigné |
Partenaires et maître d'ouvrage
Partenaires financiers et financements | - Communauté européenne - ministère en charge de l’environnement - conseil régional de Bourgogne - agences de l’eau Rhône, Méditerranée et Corse et Seine - Normandie) |
Partenaires techniques du projet | - Parc naturel régional du Morvan - Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) - université de Franche Comté |
Maître d'ouvrage |
Adapemont - Association pour le développement et l’animation de la Petite Montagne
![]() |
Contacts | Éric Chaput |
Adapemont
Maison de la Petite Montagne39320 Saint-Julien
environnement@adapemont.asso.fr |
Maître d'ouvrage | |
Contacts |
|
Référence(s) bibliographique(s)
Non renseigné