Contribution à la mise en valeur d’un réseau de mares communales de Saint-Ebremond-de-Bonfossé
Page mise à jour le 01/12/2017
Créée le 15/02/2010
Créée le 15/02/2010
L'opération
Type d'ingénierie écologique | Préservation et gestion |
Type de génie écologique | Contribution à la mise en valeur d’un réseau de mares communales de Saint-Ebremond-de-Bonfossé |
Enjeux (eau, biodiversité, climat) | Qualité de l’eau Ressource en eau (quantité) Continuité écologique Bon état des habitats Conservation d’espèces patrimoniales |
Début des travaux Fin des travaux |
juillet 2008 juillet 2008 |
Surface concernée par les travaux | 1.00 ha |
La zone humide dans la partie restaurée
Type de milieu (Ramsar) | Tp - Mares/marais d’eau douce permanents |
Type de milieu (SDAGE) | Zones humides ponctuelles |
Type hydrogéomorphologique | Non renseigné |
Contexte réglementaire |
Non concerné |
Autres |
Non concerné |
Loi |
Non concerné |
Références au titre des directives européennes
Référence de la Masse d'eau |
HR317 |
Référence du site Natura 2000 |
Non concerné |
Localisation
Pays | France |
Bassins |
Seine-Normandie |
Région(s) |
BASSE-NORMANDIE |
Département(s) |
MANCHE (50) |
Communes(s) |
SAINT-EBREMOND-DE-BONFOSSE (50465) |
Les objectifs du maître d'ouvrage
<p>Création d'un réseau de mares</p>
<p>Projet de lieu de promenade et de détente</p>
Le milieu et les pressions
<p>Dans le cadre de l’aménagement de son territoire, le conseil municipal de Saint-Ébremond-de-Bonfossé a souhaité aménager un secteur en marge du bourg. Implantée dans le bocage mitoyen, cette zone est parcourue par deux ruisseaux confluents additionnés de zones humides. Ces milieux se situent au cœur de ronciers alternant avec des landes à Fougère aigle. Dans ce contexte paysager de petite vallée armoricaine soumise à la déprise agricole, c’est un projet de lieu de promenade et de détente qui est envisagé. L’objectif est aussi de permettre aux enseignants d’emmener les enfants à la découverte de la nature à proximité de l’école de Saint-Ébremond-de-Bonfossé. En parallèle à la plantation d’arbres, la construction d’un plan d’eau a été envisagée. Pour être accompagné dans sa démarche de conception de cet aménagement, le maire a sollicité l’intervention du Conservatoire Fédératif des Espaces Naturels de Basse-Normandie (CFEN), développeur du Programme Régional d’Actions pour les Mares de Basse-Normandie.</p>
Les opportunités d'intervention
<p>A l’origine, les élus ont souhaité s’orienter vers la création d’un étang destiné à la pêche mais ce type d’aménagement pose deux problèmes importants. D’une part, la création d’étangs alimentés de façon permanente ou temporaire nuit à la disponibilité de la ressource en eau pour les habitants du territoire, tant aux plans quantitatifs que qualitatifs; d’autre part, la création et l’entretien des plans d’eau sont soumis à une réglementation très stricte qui vise à stopper leur multiplication, particulièrement problématique en Basse-Normandie. Pour étayer ces éléments, une visite de terrain à destination des deux élus en charge du projet a été organisée sur la commune de Saint-Jean-de-Savigny (50), où plusieurs mares avaient été créées dans un contexte similaire, plusieurs années auparavant. Le piège à sédiments que peut constituer un plan d’eau induisant un important entretien (curage) fut discuté à cette occasion. Le mode d’aménagement de mares a également pu être explicité à partir des observations réalisées sur le terrain. Nourri de nouveaux éléments de réflexion, le projet des élus de Saint-Ébremond-de-Bonfossé a évolué progressivement. De plus, considérant qu’un étang préexistait au lieu-dit « la Percherie », où des potentialités réelles d’aménagement avaient été mises en évidence par le Conseil municipal, le choix fût pris de faire évoluer le projet de création d’un étang vers celui d’un réseau de mares.</p>
Les travaux et aménagements
<p style="text-align: justify;">Un certain nombre de principes simples ont permis de préciser le projet d’aménagement :</p><p style="text-align: justify;">- aucune contrainte réglementaire spécifiquement liée au site n’est identifiée ;</p><p style="text-align: justify;">- une mare ne doit pas être reliée à un ruisseau, que ce soit de manière permanente ou temporaire ;</p><p style="text-align: justify;">- les mares ne doivent pas prendre la place des petites zones humides dont l’importance primordiale dans le bon fonctionnement des hydrosystèmes continentaux est intimement liée à leur multiplicité.</p><p style="text-align: justify;">- Si une mare est implantée dans une zone humide, elle ne doit en occuper qu’une petite partie ;</p><p style="text-align: justify;">- la richesse faunistique et floristique des mares est liée à leur diversité typologique (formes, profondeur, ombrage…) ;</p><p style="text-align: justify;">- lors du chantier, la pelle mécanique doit surtout dégrader le moins possible le sol et la végétation au milieu desquels la mare sera creusée.</p><p style="text-align: justify;">La terre excavée ne doit surtout pas être laissée en andain sur les bords de la mare mais doit au contraire être exportée. Le chantier de creusement des trois mares s’est déroulé le 9 juillet 2008. Une pelle mécanique de 17 tonnes, équipée de chenilles de type marais d’une largeur de 80 cm a été utilisée. Les trois mares, d’une superficie inférieure ou égale à 50 m2 chacune, ont été réalisées en 3 heures, comprenant le temps de régalage des argiles, sur les secteurs de prairies mésophiles du site.</p>
La démarche réglementaire
Non renseigné
La gestion
<p style="text-align: justify;">La création de mares doit répondre à au moins un objectif précis. Dans le cas présent, c’est un rôle « pédagogique » qui fut assigné aux trois mares. Lors du passage de terrain réalisé le 17 juin 2008, les zones d’implantation des mares ont été déterminées en suivant toutes ces préconisations. Un enseignant désireux de faire découvrir à ses élèves la petite faune aquatique s’est joint au groupe pour contribuer à étoffer le projet. Enfin, les mares ne nécessitent pas d’entretien. Aucune espèce ou habitat d’intérêt majeur n’y étant associée, leur atterrissement progressif est garant de leur intérêt écologique, dans une approche évolutive et dynamique. En fin atterrissement, une action de curage pourra être envisagée à échelle de 10 ans ou plus.</p>
Le suivi
<p style="text-align: justify;">L’ensemble des préconisations de conception et de réalisation des mares a été respecté. Au mois de novembre, un passage de terrain a permis d’établir d’une part, une fiche descriptive pour chacune des mares et d’autre part, un inventaire des invertébrés aquatiques à raison d’une prospection par filet troubleau de 45 minutes par mare.</p>
Le bilan et les perspectives
<p style="text-align: justify;">L’analyse des résultats des suivis montre que quatre mois après leur creusement, les mares abritent déjà une faune variée comportant plus de 20 espèces d’invertébrés aquatiques.</p><p style="text-align: justify;">La mare "1" se caractérise par un faciès plus forestier en raison des feuilles mortes, provenant du chêne proche, qui tapissent déjà son fond. Avec ses berges abruptes en contact avec des zones de sol relativement sec, la colonisation végétale de la mare est particulièrement lente. La faune aquatique y a cependant pris place et abrite notamment une forte densité des étonnantes larves du genre Chaoborus, ou « larves fantômes », dont l’observation du mode de déplacement en aquarium fournira un support pédagogique très intéressant.</p><p style="text-align: justify;">La mare "2" est la plus profonde. C’est pourquoi, même si ses berges sont déjà densément végétalisées par la glycérie flottante, il est probable qu’elle conservera pendant de nombreuses années une part importante d’eau libre en surface. C’est la mare la plus riche en espèce d’invertébrés, de nombreux coléoptères aquatiques y ont été rencontrés. Dans ce cadre bocager relativement préservé, les mares créées constituent des milieux vivants. Ainsi, deux espèces peu communes dans notre département s’y développent : Stectonectes lepidus et Hydroporus tristis. Considérant leur rareté, la création des mares dans ce secteur préservé contribue d’ors et déjà, et à l’évidence, au maintien de la biodiversité dans notre département. Peu après le chantier, des libellules déprimées sont venues pondre dans la mare "2". C’est ainsi que plusieurs de leurs larves ont pu être récoltées et identifiées : c’est pour le moment la seule espèce de libellule a avoir colonisé ces toutes nouvelles mares. D’autres viendront sans nul doute enrichir la faune de ces mares, dès le printemps prochain. A l’état adulte, ces prédateurs constitueront un sujet d’observation privilégié pour les promeneurs sur le site. Une animation naturaliste destinée à leur faire découvrir le groupe des libellules pourra être proposée.</p><p style="text-align: justify;">La mare "3" est déjà végétalisée de façon assez importante, avec environ 40% de sa surface couverte de glycérie aquatique ou d’ache noueuse. Une dizaine d’espèces a pu y être recensée, dans une eau limpide. C’est probablement la mare qui sera la plus rapidement saturée de végétation hygrophile et aquatique. Elle offrira donc des conditions de vie originales et complémentaires des autres mares créées.</p><p style="text-align: justify;">Par ailleurs, la renouée du Japon est présente sur le site. Il s’agit d’une espèce végétale invasive c'est-à-dire introduite dans notre pays et qui s’installe en éliminant les autres plantes sauvages. Des actions de gestion ciblées visant à l’éradiquer doivent être entreprises. La méthode la plus efficace semble être la fauche suivie d’un bâchage. La bâche sera piétinée régulièrement pour casser les jeunes pousses et éviter qu’elles ne sortent par ses côtés pendant plusieurs mois, voire plusieurs années.</p><p style="text-align: justify;">En ce qui concerne l’aménagement du site, au débroussaillage d’octobre 2007 a succédé la reprise de la fougère aigle. Cette reprise concerne les secteurs les plus secs. Une intervention mécanisée et répétée de fauche avec exportation des rémanents et, soit brûlage sur tôle, soit stockage dans un coin de parcelle en bas du site est à envisager de manière répétée pour les 2 ou 3 années à venir, à raison de 2 à 4 passages par an visant à épuiser la fougère aigle.</p>
La valorisation de l'opération
<p>- Rédaction d'une note technique : CHEREAU L., 2008. – <em>Aménagement de mares dans un parc périurbain. Rapport du Conservatoire Fédératif des Espaces Naturels de Basse-Normandie pour la commune de Saint-Ébremond-de-Bonfossé</em> : 12 p.<br />- Réalisation d'actions pédagogiques à <em>destination </em>du grand public et de milieux scolaires.</p>
Document de communications
Coûts
<p>Le coût de l’intervention du pelleteur s’est élevé à 2100 euros.</p>
Coût des études |
Non renseigné |
Coût des acquisitions |
Non renseigné |
Coût des travaux et aménagement |
2100
soit, le coût à l'hectare : Non renseigné |
Coût de la valorisation | Non renseigné |
Coût total de l’opération | 2100 |
Partenaires et maître d'ouvrage
Partenaires financiers et financements | - Commune de Saint Ebremond de Bonfossé, Le Bourg, 50750 Saint Ebremond de Bonfossé |
Partenaires techniques du projet | - Entreprise de Pelletage "Porée Jean-Michel", 26 r Bon Air 50750 SAINT ROMPHAIRE |
Maître d'ouvrage | Conservatoire Fédéral des Espaces Naturels de Basse-Normandie
|
Contacts | Loïc Chéreau |
5 rue Charles de Coulomb
14120 Mondeville
loic-chereau@wanadoo.fr |
Référence(s) bibliographique(s)
Non renseigné