Modification de la géométrie du lit mineur de l’OEuf à Pithiviers-le-Vieil
Page mise à jour le 01/12/2017
Créée le 13/11/2017
Créée le 13/11/2017
L'opération
Catégories | Restauration et réhabilitation |
Type d'opération |
Modification de la géométrie du lit mineur/moyen |
Type de milieux concerné | Cours d'eau de plaine |
Enjeux (eau, biodiversité, climat) |
Bon état des habitats Qualité de l’eau |
Début des travaux Fin des travaux |
juin 2011 juillet 2011 |
Linéaire concerné par les travaux | 800 m |
Cours d'eau dans la partie restaurée
Nom | L'Oeuf |
Distance à la source | 15.00 km |
Largeur moyenne à pleins bords avant travaux |
8.00 m
|
Largeur moyenne à pleins bords après travaux |
3.00 m
|
Pente moyenne | 2.00 ‰ |
Débit moyen | 0.53 m3/s |
Contexte réglementaire |
Non concerné |
Autres |
Non concerné |
Loi |
Non concerné |
Références au titre des directives européennes
Référence de la Masse d'eau |
FRHR93A |
Référence du site Natura 2000 |
FR2400524
FR2400523
|
Code ROE |
Non renseigné |
Localisation
Pays | France |
Bassins |
Seine-Normandie |
Département(s) |
LOIRET (45) |
Communes(s) |
PITHIVIERS-LE-VIEIL (45253) |
Région | CENTRE-VAL DE LOIRE |
Les objectifs du maître d'ouvrage
Restaurer les carctéristiques hydromorphologiques.
Améliorer de l'eau, en favorisant l'autoépuration par la diversification des faciès d'écoulements.
Reconnecter les zones humides alluviales.
Le milieu et les pressions
<p style="text-align: justify;">L’Œuf, cours d’eau de 82 km de long, est un affluent de l’Essonne s’écoulant sur le plateau de la Beauce. Il est ali­menté par la nappe de Beauce. Son bassin versant s’étend sur une superficie de 285 km2. L’activité du bassin est prin­cipalement agricole avec des problématiques d’intrants (engrais, produits phytosanitaires) et de drainage des terres. La présence de centres urbains, notamment Pithi­viers, proche de la tête de bassin versant, et d’industries génère des pollutions ponctuelles récurrentes. En aval de la commune de Pithiviers-le-Vieil, l’Œuf a également connu des pollutions régulières causées par des eaux plu­viales non traitées et une station d’épuration qui fonc­tionnait mal. Celle-ci a été mise aux normes en 2009. D’un point de vue quantitatif, les prélèvements importants dans la nappe de Beauce pour l’alimentation en eau po­table, l’irrigation et l’approvisionnement des industriels jouent un rôle prépondérant dans la fluctuation des débits de l’Œuf, pouvant être impactant en période d’étiage. D’autant que la nature kars­tique de la nappe la rend plus vulnérable aux pollutions.</p><p style="text-align: justify;">Concernant l’aspect morphologique, cette rivière est recalibrée entre 1960 et 1970 dans le cadre du re­membrement agricole. On note également une opé­ration de curage et de rectification des méandres en 1985, principalement dans le secteur de Pithiviers-le-Vieil. Au cours de ces périodes, l’ensemble des petits chevelus situés en amont sont drainés et la majorité des exploitations abandonnent le pâturage au pro­fit des cultures plus intensives, détruisant ainsi les prairies humides associées. Ce recalibrage a pour ef­fet d’élargir le lit mineur de l’Œuf et de rendre son tracé rectiligne. L’étalement de la lame d’eau et la réduction des connexions latérales avec les berges, occasionnés par la dépose des matériaux de curage sur les berges, rendent le ruisseau plus sensible aux pollutions, avec une perte de fonctionnalité globale. Les conséquences de ces modifications hydromor­phologiques sont nombreuses avec notamment un réchauffement des eaux, la dégradation de la quali­té physico-chimique, avec des phénomènes d’eutro­phisation, et la réduction de la diversité des habitats. Le peuplement piscicole originel en est modifié, avec une disparition progressive des espèces d’eaux vives (truite fario, vairon et chabot) au profit d’espèces d’eaux plus lentiques tel que le gardon, la loche franche et l’épinochette.</p>
Les opportunités d'intervention
<p style="text-align: justify;">En 2006-2007, une étude globale des milieux est réali­sée sur les bassins versants amont de l’Essonne en col­laboration avec les chambres d’agriculture et des mé­tiers du Loiret. Ce diagnostic définit les principaux en­jeux du Contrat global Essonne amont signé en 2007 pour une durée de cinq ans et porté par le Syndicat mixte de l’Œuf et de l’Essonne (SMOE) créé en 2006.</p><p style="text-align: justify;">Ce contrat considère la restauration hydromorpho­logique comme l’un des enjeux majeurs pour le bassin versant de l’Œuf. Des actions sont souhaitées par certains élus et propriétaires riverains qui y voient la possibilité de redonner au ruisseau son aspect naturel. Pour réaliser ces actions de restauration, le technicien de rivière du SMOE, interlocuteur privilé­gié sur ce territoire, met en place une concertation avec l’ensemble des acteurs techniques et finan­ciers. Il rencontre également les différents proprié­taires pour expliquer le bien-fondé de la restaura­tion hydromorphologique en mettant en avant la plus-value écologique, paysagère et financière pour leurs terrains. Lors de ces rencontres, aucune opposi­tion forte ne se manifeste. Toutefois, quelques per­sonnes expriment des craintes quant à l’évolution de la faune piscicole, pensant que la diminution de la hauteur d’eau provoquera celle du nombre d’indivi­dus. L’absence d’usages forts sur ces parcelles favo­rise également la mise en place de l’opération.</p>
Les travaux et aménagements
<p style="text-align: justify;">Les travaux consistent en la reprise des merlons de curage et au terrassement des berges sur 800 m. Les matériaux sont utilisés au fur et à mesure pour créer des banquettes enherbées et resserrer le lit mineur : ils sont déposés et tassés avec le godet sans stabilisa­tion pour permettre au cours d’eau de se réajuster si nécessaire.</p><p style="text-align: justify;">Avant le terrassement, une coupe sélective de la ri­pisylve est réalisée pour faciliter l’accès des engins de chantiers. Les résidus de coupe sont réutilisés et répartis sous les banquettes pour créer une assise. La face des banquettes exposées au courant (en rive concave) est gardée volontairement abrupte pour que la rivière recrée elle-même des sous-berges. Les banquettes non exposées au courant (en rive convexe) sont travaillées en pente douce. Elles sont ensemencées avec un mélange de graminées carac­téristiques des prairies humides pour fixer le substrat et limiter la repousse des orties ou des espèces inva­sives. Ce tapis végétal permet également de piéger les graines des végétaux inféodés aux milieux hu­mides, transportées par le cours d’eau.</p>
La démarche réglementaire
Déclaration d’Intérêt Général
Dossier d'autorisation au titre de la loi sur l'eau :
Nomenclatures s'appliquant sur le site :
3.1.2.0 (A) Modification du profil en long ou le profil en travers du lit mineur d’un cours d’eau ou dérivation d’un cours d’eau
3.1.1.0 (A) Installations, ouvrages, remblais et épis, dans le lit mineur d’un cours d’eau, constituant
La gestion
<p style="text-align: justify;">Fauches d’espèces nitrophiles et dégagement des repousses de saules et de frênes réalisés par une en­treprise d’insertion au cours des deux années suivant les travaux.</p>
Le suivi
<p>Aucun état initial n’est fait sur ce site. Un suivi post travaux de la faune piscicole est programmé en 2015, soit trois ans après les travaux, au milieu du tronçon restauré.</p>
Le bilan et les perspectives
<p style="text-align: justify;">Une semaine après la fin des travaux, 25 à 30 cm de sédiments fins (vases, limons) sont transportés naturellement vers l’aval et déposés en sortie de méandre. Trois semaines après les travaux, le substrat naturel est décolmaté et laisse place à des éléments plus grossiers, attendus dans ce type de cours d’eau (sables, graviers, blocs). Les algues filamenteuses et les lentilles d’eau qui colonisaient ce linéaire de cours d’eau disparaissent et l’Œuf retrouve une eau plus claire (moins chargée en matières en suspension).</p><p style="text-align: justify;">Cette opération a ainsi permis de rétablir la diversité d’écoulements, de substrats et d’habitats. L’échantillonnage du peuplement piscicole mis en place sur ce site n’est pas encore disponible. Cepen­dant l’évolution positive de la qualité du peuplement piscicole observée sur un site à proximité, ayant subi le même type d’opération, permet d’être optimiste sur les résultats à venir, avec, notamment, le retour d’espèces comme le chabot et la vandoise.</p><p style="text-align: justify;">Sur le site, on observe aussi une augmentation de la diversité des odonates et de la flore aquatique avec l’apparition dans le lit mineur de callitriche, de faux cressons et, sur les berges, d’iris des marais, de bal­dingère, de carex et de myosotis aquatique. Cette amélioration de la biodiversité est en lien direct avec les modifications hydromorphologiques et sédimen­taires du linéaire restauré. Cette opération apporte aussi une plus-value paysagère non négligeable appréciée par la population locale. Cette dernière, sensibilisée par la communication faite par le tech­nicien de rivière, va aujourd’hui spontanément vers le SMOE pour réaliser ce type de travaux. Victime de son succès, le SMOE ne peut répondre actuellement à toutes les sollicitations.</p><p style="text-align: justify;"><strong>Le point fort de cette opération</strong> est la poursuite de ce type d’action par le SMOE sur d’autres portions de l’Œuf, le but étant une restauration complète de la rivière sur 10 km. Ainsi, un chantier similaire est entrepris en 2015 sur un linéaire de 620 m dans le même secteur (amont du pont de Brinvilliers).</p><p style="text-align: justify;"><strong>Le point faible de cette action</strong> est l’impossibilité de ramener le lit dans ses anciens méandres, cela en rai­son des différents compromis nécessaires.</p><p style="text-align: justify;">L’opération n’a pas eu d’incidence sur les deux sites Natura 2000 présents dans la zone concernée par les travaux mais elle contribue en partie à améliorer les connexions avec les zones humides avoisinantes. Ces deux sites Natura 2000 sont :</p><ul><li style="text-align: justify;">la forêt d’Orléans et sa périphérie constituée de boisements caducifoliés et de zones humides (étangs, tourbières, marais) en fond de vallée ;</li><li style="text-align: justify;">la vallée de l’Essonne et ses vallons caractérisés par des habitats forestiers, des vallées et des coteaux.</li></ul>
La valorisation de l'opération
<p style="text-align: justify;">Le SMOE amène les élus et les propriétaires sur les sites restaurés pour les encourager à entreprendre des actions similaires sur leur propriété. Le site restauré de Segray a fait l’objet d’une visite de terrain avec le préfet du Loiret, la directrice de l’Agence de l’eau Seine-Normandie, l’ensemble des signataires du contrat et d’autres partenaires locaux. Chaque année, des élèves et étudiants (du niveau primaire au master) visitent ces différents sites. Cette action a été reprise dans les journaux locaux et a fait l’objet d’un reportage diffusé sur la chaîne France 3.</p>


Coûts
Coût des aménagements complémentaires : 900 € Le coût du suivi a été pris en charge par la FDAAPPMA 45.
Coût des études préalables | Non renseigné |
Coût des acquisitions | Non renseigné |
Coût des travaux et aménagement |
11 660 € HT
soit, au mètre linéaire : Non renseigné |
Coût de la valorisation | Non renseigné |
Coût du suivi | Non renseigné |
Coût total de l’opération | 12 560 € HT |
Témoignage
Existence d'un témoignage | |
Témoignage | Non renseigné |
Partenaires et maître d'ouvrage
Partenaires financiers et financements | - Agence de l’eau Seine-Normandie (40 %) ; Conseil départemental du Loiret (30 %) ; - Conseil régional du Centre (10 %) ; Syndicat mixte de l’OEuf et de l’Essonne (20 %). |
Partenaires techniques du projet | - Onema, DDT du Loiret - Fédération départementale des associations agréées de pêche et de protection du milieu aquatique du Loiret (FDAAPPMA 45) |
Maître d'ouvrage |
Syndicat mixte de l'Oeuf et de l'Essonne (SMOE)
|
Contacts | |
SMOE - 1, allée de la Mairie-Ecoles
45590 Ondreville-sur-Essonne
smoe@orange.fr |
Maître d'ouvrage | |
Contacts |
|
Référence(s) bibliographique(s)
<p>• Bilan 2007 des sites témoins de la qualité des eaux.<br />Agence de l’eau Seine-Normandie. 2007, 2 pages.</p>